CUT-OUTS (2018-present)
Insired by the Tapestry of Bayeux and The Great Wave of Kanagawa by Hokusai / Inspirée par la Tapisserie de Bayeux et La Grande Vague de Kanagawa d'Hokusai
Salamandra La Conquérante est le deuxième collage monumental de la sous-série. Salamandra La Conquérante s’inspire à la fois de la Tapisserie de Bayeux et de La Grande Vague de Kanagawa d’Hokusai. L’œuvre raconte une véritable histoire personnelle, où l’eau est utilisée comme l’élément de prémonition, qui annonce le danger qui adviendra. La première partie de l’œuvre à gauche a été réalisée en 2011 dans le cadre d’un travail de groupe, dont l’idée était que chaque artiste-membre prolonge à sa façon la Tapisserie de Bayeux, en créant leur propre rouleau de 10 mètres. Mon idée initiale était de raconter une affabulation, celle de ma conquête d’un pays qui n’existe pas… et qui fera donc écho à l’histoire de la conquête de Guillaume le Conquérant racontée dans la tapisserie ; d’où le titre qui restera inchangé de Salamandra La Conquérante. Ce premier mètre de mon rouleau ne verra pas de suite ‘logique’, car le projet a été interrompu par la dissolution dudit groupe, dont j’ai été déchue de mes « fonctions » comme membre fondateur.
Ensuite, ce projet a été laissé de côté pendant dix ans, jusqu’à ce que je le reprenne en 2020 dans le cadre des « CUT-OUTS ». Alors intervient l’eau dans l’œuvre via la citation directe à La Grande Vague, qui sert à illustrer un danger imminent qui viendra s’abattre sur moi. Désormais je (Salamandra) suis là, face à cette grande vague, dont je ne vois – ni soupçonne – le danger. Ma figure est dessinée légèrement, je porte l’aigle, symbole de mon pays d’origine, sur mon épaule et je porte mon épée en scotch, je suis en robe et en bottes, et je marche, déterminée mais inconsciente, vers cette grande vague.
L’eau a toujours été un thème récurrent dans ma peinture, et cela depuis des années. Ayant grandi et vécu non loin des côtes aux États-Unis, j’ai passé la plupart de mes étés en tant qu’enfant et adolescente, sur les plages de la côte est, puis en tant qu’adulte, sur la côte ouest, avant de déménager à Paris. J’entretiens depuis toujours une relation ambivalente avec l’eau : un fort désir d’être près de la mer, tant cette nature me parle et me nourrit ; et une peur et une angoisse, enracinées dans l’enfance, qui persistent, d’être sur l’eau, dans ses profondeurs. C’est pour cela que m’approprier La Grande Vague pour dépeindre le danger imminent de cette situation s’est imposé à moi. Mais l’œuvre est aussi l’histoire d’une victoire. Je ne voulais pas laisser cette œuvre inachevée (ce début de ma proposition pour prolonger la Tapisserie de Bayeux) ; telle une revanche sur l’énergie donnée en vain pour des actions menées pendant des années au sein dudit groupe. En achevant l’œuvre à ma façon, je ne survis pas seulement, je triomphe : Salamandra La Conquérante.