Manifesto-Painting (2008-present)
Le titre (Kundera) évoque la grande liberté artistique qui règne, heureusement, chez l’artiste à qui l’on ne s’attend pas, car inconnu ; il est ainsi libre de toute contrainte, de toute forme d’autocensure, de toute préoccupation du public ou du marché de l’art... car, selon le peintre Georg Baselitz, il est un "échec". Baselitz a fameusement qualifié l’échec des artistes peintres femmes, dont je fais partie, de manière misogyne et infondée, dans une interview de 2013 - d'où l'insulte du sous-titre. En tant que peintre, qui estimait et était influencée par le travail de ce grand peintre, ses propos m’ont été non seulement insultants, mais aussi décevants. Je décidai, dans ce volet de mon manifeste, d’emprunter, de m’inspirer de la facture picturale de Baselitz, pour montrer comment une peintre femme, qui selon lui ne peut pas peindre très bien, peut tout à fait peindre comme lui. Mais en réalité, moi qui ai longtemps estimé le travail de Georg Baselitz — surtout les œuvres de ses premières périodes, sur lesquelles la facture picturale de mon œuvre se base — je découvre, au fur et à mesure que je travaille la toile (en cours depuis plus de cinq ans), qu’il n’est pas si facile que ça de faire « du Baselitz ». Et donc, la toile, qui dirige une insulte vers lui, devient à la fois, et malgré moi, un hommage que je lui rends.